Journée internationale de la femme
Monique Bernier, une chercheuse investie dans la relève scientifique
En 1993, vous êtes la première femme à devenir professeure à l’INRS à Québec. Comment avez-vous contribué à l’égalité des genres dans votre milieu de travail ?
Monique Bernier : J’ai commencé comme professeure au Centre Eau de l’INRS, à travers le programme de professeure-boursière du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) qui visait à aider les femmes à entreprendre une carrière académique dans le domaine du génie. Le directeur de l’époque était content d’avoir une femme dans l’équipe. Il disait que ça changeait la dynamique de l’assemblée professorale.
Dans mon équipe de recherche, j’ai eu autant de femmes que d’hommes. J’ai pu former des jeunes femmes très dynamiques. L’une d’entre elles est même devenue la première chercheuse en télédétection à l’Institut de recherche d’Hydro-Québec.
Vous êtes engagée auprès de vos étudiantes et étudiants. Quelle est l’importance du mentorat auprès de la relève, surtout auprès des jeunes femmes qui entament une carrière en sciences ?
Pour moi, c’est extrêmement important d’encourager mes étudiantes. J’ai toujours été ouverte et disponible pour parler avec elles de leurs recherches, mais aussi de leur vie personnelle et de leurs ambitions.
Je me souviens qu’une de mes étudiantes, qui allait commencer son doctorat en janvier, m’a annoncé au début du mois de décembre qu’elle était enceinte, et ce, avant même de l’avoir dit à ses parents. Elle m’a demandé si elle pouvait tout de même le commencer. Je lui ai dit oui. Finalement, elle a eu ses trois enfants durant son doctorat. Tout un défi, mais elle a réussi ! Je l’ai beaucoup encouragée.
Dans la nouvelle génération, les femmes sont de plus en plus nombreuses en télédétection. Je pense que les congés de paternité et de maternité d’aujourd’hui aident beaucoup pour étudier plus longtemps. Ça permet de concilier les longues études et la vie de famille.
Avez-vous bénéficié d’un tel mentorat ?
Grâce à mon professeur de maîtrise, j’ai eu l’occasion de rencontrer une chercheuse américaine, Anne Kahle, lors d’un congrès. Elle a vu que j’étais passionnée et m’a conseillé de poursuivre au doctorat pour faire de la recherche. Ça m’a marquée. Quatre ans plus tard, j’ai eu l’occasion de faire mon doctorat dans le domaine de la télédétection radar. Durant mes études, je me suis mariée et j’ai fondé une famille.
Quel regard portez-vous sur votre carrière de scientifique, en tant que femme ?
Je suis très satisfaite de mon parcours. J’ai eu de belles possibilités et beaucoup de plaisir à travailler avec mes collègues. J’ai l’impression d’avoir fait une différence pour la relève. Plusieurs de mes étudiantes sont devenues professeures et chercheuses et j’en suis très fière.
À propos de la professeure Monique Bernier